Le FOUGA-MAGISTER CM170 (Aérospacial-Potez-Fouga) est un avion à réaction subsonique produit en France au début des années 1950, et initialement destiné à l’entraînement des pilotes militaires.
Reconnaissable à son empennage arrière en « V » (dit « papillon), il a été fabriqué à un millier d’exemplaires et utilisé par une vingtaine de pays. De nombreux exemplaires sont toujours en service de nos jours.
Le Fouga-Magister, grâce à ses capacités, a été adopté comme avion de voltige de plusieurs patrouilles acrobatiques, dont la fameuse Patrouille de France qui l’a utilisé pendant 16 ans (de 1964 au 16 septembre 1980).
Le Fouga-Magister a été créé au début des années 1950 dans les Etablissements Fouga et Cie (fondés par l’industriel Gaston Fouga, mort en 1944) par les ingénieurs Pierre Mauboussin, Robert Castello et le motoriste Joseph Szydlowski.
Cet avion était une réponse à une demande de l’Armée de l’air Française. Deux prototypes furent réalisés : le premier avec l’empennage en « V » et le second avec un empennage classique. Malgré le crash du prototype en « V », cette formule aérodynamique fut retenue pour les exemplaires de série, car en cas de grave problème, elle permettait au pilote de pouvoir s’éloigner de l’appareil en sautant directement de la cabine, sans risque d’être touché par les dérives. Elle permettait également de ne pas troubler l’écoulement des gaz produits par les moteurs.
Le Fouga Magister CM-170R a effectué son premier vol à Mont-de-Marsan, le 23 juillet 1952 avec le pilote Léon Bourrieau, qui mit au point tous les prototypes des établissements Fouga.
La production démarra en 1953, l’Armée de l’air ayant commandé 5 avions de présérie et 95 de série. Elle reçoit le premier le 20 mars 1956 et son dernier exemplaire le 19 janvier 1970.
Le Fouga-Magister est retenu par l’OTAN en 1954 comme avion à réaction d’entraînement de base. Les commandes affluent alors de plusieurs pays, et une production sous licence est lancée en Allemagne de l’Ouest, Israël et la Finlande. Au total, 929 exemplaires seront construits dans ces quatre pays, dont certains sont toujours en service cinquante ans plus tard.
Une version modifiée pour l’Aéronavale Française a été développée à partir de 1954: le Fouga CM-175 Zéphyr, qui fit son premier vol le 31 juillet 1956. Elle est équipée d’une crosse d’appontage, d’une verrière coulissante et d’un train d’atterrissage renforcé, afin d’entraîner les pilotes de l’aéronavale à l’atterrissage et au décollage depuis un porte-avions.
À la fin des années 1970, une version améliorée, désignée Fouga 90 fut proposée. Elle disposait d’un poste de pilotage largement modifié, de sièges éjectables et de réacteurs plus puissants (des Turboméca Astafan IIG de 690 kgp dans un premier temps, mais des Astafan IVG de 775 kgp étaient également envisagés). Le prototype fit son premier vol le 20 août 1978, mais aucune commande ne fut enregistrée et l’avion ne fut jamais construit en série.